LES FAITS
Vendredi 16 février, le président Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky ont signé, à Paris, un accord bilatéral de sécurité censé garantir un soutien civil et militaire dans la durée à l'Ukraine en pleine guerre avec la Russie. Avant les débats prévus à l’Assemblée nationale et au Sénat, mardi 12 et mercredi 13 mars, le président de la République a reçu, jeudi 7 mars au matin, les chefs de parti pour évoquer la situation en Ukraine. Cette rencontre a été organisée à la suite des déclarations du chef de l’Etat, le 26 février, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à l’issue d’une conférence de soutien à l’Ukraine où Emmanuel Macron avait annoncé : « Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol, mais, en dynamique, rien ne doit être exclu. » Toutefois, le 7 mars, le chef de l’Etat a tenu un discours plus ferme. « On ne peut pas se permettre de se fixer des limites face à un ennemi qui ne s'en fixe aucune » a-t-il lancé. Emmanuel Macron a notamment évoqué, lors de cette dernière réunion, le manque de munitions de l'armée ukrainienne, le risque d’un recul au profit des Russes ainsi que les cyber attaques contre plusieurs États européens - dont la France - et la menace de ses intérêts en Afrique et en mer Rouge.
ÇA FAIT DÉBAT
Le 7 mars, si tous sont tombés d’accord sur la nécessité d’ « apporter un soutien indéfectible à l’Ukraine », « l'ambiguïté stratégique » revendiquée par Emmanuel Macron pour mettre le Kremlin sous pression a été au cœur des discussions. Les alliés des partis de la majorité, François Bayrou (MoDem) et Édouard Philippe (Horizons), ont pleinement soutenu les positions du chef de l'État. Le président du Sénat, Gérard Larcher, a quant à lui estimé que l'Ukraine était le théâtre d'une « guerre existentielle ». Mais les responsables des partis d'opposition ont, eux, de nouveau critiqué à l'unisson les propos du président sur la possibilité d'envoyer des troupes au sol.
🗳️ 68% des Français estiment qu’Emmanuel Macron a eu tort d’affirmer la possibilité présentée d'envoyer des troupes occidentales en Ukraine (Source : sondage d’Odoxa/Backbone pour Le Figaro)
🪖 Selon le ministère des armées, « près de 2000 militaires Français sont engagés » sur le flanc Est de l’Europe - (dans le cadre de la présence française à l’OTAN ndlr) (Nice Matin, 27/02/2024)
🛟 La France s'est engagée à apporter jusqu'à 3 milliards d'euros d'aide militaire supplémentaire pour l'Ukraine en 2024, après les 1,7 milliard d'euros de 2022 et les 2,1 milliards d'euros de 2023. (Source : accord bilatéral de sécurité du 16 février)
💶 La France contribue à hauteur de 1,2 milliard d'euros à la Facilité européenne pour la paix (FEP), créée par Bruxelles, pour financer des fournitures d'armes à l'Ukraine et des missions à l'étranger. (Source : ministre des Armées)
Sébastien Lecornu, ministre des Armées
Sébastien Lecornu a assuré vendredi 8 mars qu’il n’était pas «question d’envoyer des troupes combattantes» sur le sol ukrainien, mais a toutefois annoncé l’implication industrielle directe de la France en Ukraine. (RMC, 08/03/2024)
Eric Ciotti, président du parti Les Républicains
« J'ai redit notre totale opposition à l'engagement de troupes au sol », a affirmé de son côté Éric Ciotti, qui y voit une « position inopportune ». (Le Figaro, 07/03/2024)
Manuel Bompard, coordinateur de La France Insoumise
« Je suis arrivé inquiet et je suis ressorti plus inquiet », a déclaré Manuel Bompard. (France Bleu, 07/03/2024)
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste
Fabien Roussel a décrit un Emmanuel Macron « prêt demain à s'engager dans une escalade guerrière qui peut être dangereuse ». (Le Figaro, 07/03/2024)
François Hollande, ex-président socialiste
« Ma position sur les questions militaires c'est : moins on en dit, mieux on agit ». « Ne pas dire ce que l'on fait, mais faire ce que l'on n'a pas dit. C'est ça qui permet d'avoir le plus d'efficacité », a déclaré François Hollande mercredi 6 mars en amont de ce rendez-vous au format élargi. (Le Figaro, 07/03/2024)
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Elle est la fondatrice de l’organisation non gouvernementale Synergie des Femmes pour les Victimes de Violence Sexuelle.
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Rédacteur en chef : Antonin Marin
Rédactrice en chef adjointe : Mathilde Bottazzi
Journalistes : Victoria Giami, Marianne Robin
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